Et si l’application première du MBTI était d’améliorer ses relations ?
Utiliser le MBTI comme un outil de connaissance de soi est bien sûr passionnant, mais préoccupons-nous de voir comment nous pourrions l’utiliser comme un outil d’aide à la construction de bonnes relations ? Se connaître soi-même, cher à Socrate, est un long chemin parsemé d’embûches et il serait dommage de mourir en bonne santé. En d’autres termes, il n’est pas nécessaire d’attendre de bien se connaître pour tenter d’améliorer notre relation à l’autre. Nous pourrions même aller jusqu’à dire que cet angle d’attaque, commencer par améliorer notre relation à l’autre, pourrait être une formidable occasion de mieux se connaître. Faire d’une pierre deux coups en quelque sorte.
Ainsi, le MBTI est un bon outil pour identifier les préférences de nos interlocuteurs et surtout pour être capable de les accueillir dans leurs différences et ainsi optimiser la relation. Il s’agit d’une nouvelle carte pour mieux lire l’autre. Si Christophe connaissait le modèle MBTI et donc l’existence de différentes préférences, il pourrait tout de suite adapter son comportement en fonction de Laurent. Il serait capable d’adopter une position méta sur la situation, pour constater les différences d’approche de chacun et pourrait ainsi décider par exemple, soit de modifier sa posture soit d’en parler avec Laurent.
En cinq étapes, une meilleure relation tu développeras
Notre proposition se veut simple et facilement applicable au quotidien.
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Écouter tu feras. Il s’agit d’abord d’écouter, non seulement le contenu, mais surtout les préférences qui sont en train de s’exprimer dans le discours ou le comportement de l’autre. Á titre d’exemple, je suis en réunion et l’un de mes interlocuteurs parle beaucoup alors que j’ai l’impression qu’il ferait mieux de se taire pour réfléchir avant de parler. Cette situation me gêne.
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Les préférences tu identifieras. Quelle préférence suis-je en train d’identifier chez chacun ? Il n’est pas nécessaire de maîtriser le modèle complet du MBTI. Il suffit d’envisager la situation en termes de bénéfices. Quel bénéfice peut avoir mon interlocuteur à prendre la parole alors que ses idées ne semblent pas encore claires de mon point de vue ? Je suis alors capable de faire une hypothèse, qui sera validée par la suite, ou pas. Par exemple, je peux envisager qu’il cherche à formaliser et clarifier son point de vue en verbalisant immédiatement toutes ses idées, même si elles sont encore désorganisées. Et ça, c’est un bénéfice pour lui ! Et je fais l’hypothèse qu’il est de préférence extraversion.
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Tes difficultés dans l’instant et dans ta tête tu formaliseras. Dans cette situation, ma difficulté est par exemple de ne pas réussir à avoir moi-même les idées claires par cette profusion d’idées trop larges et mal canalisées. Je peux également avoir l’impression que nous n’arriverons pas à mettre en place le plan d’actions attendu par notre hiérarchie dans les délais prévus. Ce qui est essentiel ici, c’est de réaliser et d’accepter que toutes ces raisons viennent de mon propre ressenti impression du moment face à la situation vécue.
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D’en parler éventuellement tu décideras. Il est parfois difficile d’envisager d’en parler avec l’autre, tant que je n’ai pas réussi à mettre en évidence les bonnes raisons et les bénéfices qui dictent ses comportements. Je vais alors avoir tendance à penser qu’il ne peut pas comprendre, et qu’il vaut mieux ne rien dire. Ne pas en parler revient à garder un œil accusateur sur l’autre et à préserver sa propre frustration. Mais, si vous en parliez en mettant en avant le bénéfice supposé de votre interlocuteur, que se passerait-il ? Je pourrais dire par exemple : j’ai l’impression que c’est utile pour toi de verbaliser toutes tes idées pour les clarifier, mais en même temps, je suis inquiet quant au respect du délai qui nous est imparti, qu’est-ce que tu en penses et est-ce que tu crois qu’on va y arriver ?
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Une posture adaptée tu envisageras. Si votre interlocuteur a des difficultés pour fonctionner différemment, il va bien falloir que la personne la plus à même de le faire l’envisage. Dans le cas présent, peut-être vous faudra-t-il l’aider à formaliser ses pensées en les reformulant avec lui, dans son mode de préférence extraversion. Dans bien des cas, la situation s’améliore spontanément par le fait même d’avoir énoncé la problématique en termes de bénéfices pour chacun. Dans les faits, chacun va essayer d’aller vers la préférence de l’autre, par exemple : la personne ayant une préférence extraversion va essayer d’être plus synthétique et la personne ayant une préférence introversion acceptera le temps nécessaire aux reformulations plus courtes. C’est ce qui permet d’amoindrir les zones d’inconfort et résorber les exaspérations et les sources de conflit.